La donation Colette Richarme

5 avril – 26 mai 2013

Du 5 avril au 26 mai 2013, le musée Paul Valéry présente une donation importante d’œuvres de Colette Richarme (1904-1991) consentie par la famille de l’artiste. 10 huiles sur toile, 82 dessins (gouaches, aquarelles et encres) ainsi que 7 carnets réunissant 213 autres œuvres graphiques sont venus enrichir le fonds de peinture moderne du musée. L’ensemble permet de suivre sur la période de 1934 à 1971 la carrière d’un peintre lié au groupe Montpellier-Sète, qui a tenté de dépasser dans son œuvre graphique et picturale l’opposition entre figuration et abstraction par une recherche sur les rapports entre ligne et couleur. La relation entre les huiles et les œuvres graphiques exposées permet de percevoir son cheminement créatif.

Installée à Paris en 1935, Colette Richarme fréquente la Grande Chaumière, en particulier l’atelier de peinture d’Yves Brayer, marqué par l’expressionnisme. Dans les vues ou les portraits de son amie Louise Bourgeois, elle privilégie les gris et les noirs. Fortement étayée, la construction se ressent aussi de son admiration pour Cézanne et de l’intérêt qu’elle porte aux recherches cubistes.

A bien des égards, la mutation de son époux à Montpellier en 1937 intervient comme une rupture. Vivant désormais au mazet de « La Vignette », Richarme découvre la lumière du Midi. Elle engage une recherche sur la couleur qui s’intensifie à la fin des années 1940. Richarme multiplie en effet les paysages qu’elle esquisse sur le littoral entre Montpellier et Sète en révoquant toutefois le réalisme qu’imposerait la peinture sur le motif : « Je puise une idée dans la réalité et tout le reste du paysage est en moi. Je crée un monde « à moi » réaliste, mais avec mon soleil ». Les étangs qui environnent « Sète la turbulente » orientent alors son travail vers le « domaine du flou et des brumes » propre à l’art japonais ou encore au sfumato de Léonard de Vinci, dont elle a lu le Traité de peinture en 1941.

Essentielle à la construction, la ligne lui apparaît correspondre uniquement à une nécessité arbitraire.
Richarme cherche alors plutôt les « passages » entre les couleurs, qu’elles s’opposent ou soient « amies ». La construction n’est pour autant pas remise en cause : « Elle est là par sa forme, sa virulence, suivant si les ombres sont fortes ou légères ». Ses toiles parviennent ainsi à faire coexister le sentiment du vague et l’impression de la plus grande fermeté.

Le flou des passages répond à la conception de son art que Richarme s’est formée sous l’influence de la poésie de Mallarmé : « La peinture est un langage qui se rapproche de la poésie » et « une partie de la poésie de la peinture (…) vient de ces passages ». La teneur spirituelle dont Richarme investit son art ne se dissocie pas d’une interrogation sur ses limites : « La peinture peut-elle dépasser la forme extérieure des choses et des êtres ? Peut-elle rendre présent ce qui est en nous et n’a pas de contour, de couleur, de pesanteur ? » La foi et le culte sont les seules réponses.

Richarme a toujours souffert du soutien à son égard mesuré de la part des peintres proches de Desnoyer, réunis d’abord dans le groupe Frédéric Bazille à partir de 1937, puis dans le groupe Montpellier-Sète à compter de 1962. Selon Richarme, sa condition de femme et d’étrangère serait entrée pour beaucoup dans son isolement. Il ne fait en tout cas aucun doute que peu d’artistes ont brûlé d’une soif d’absolu aussi ardente.

Le musée d’Art sacré du Gard (du 15 juin au 15 septembre 2013) et le musée Fabre présenteront également au cours de l’année 2013 les donations qui leur ont été consenties.

Pécheurs sétois, 1949, gouache

210 x 270 mm – Colette Richarme © donation

Colette Richarme – Musée Paul Valéry – Sète

Les Oliviers, 1947, huile sur toile

50 x 80 cm, Colette Richarme © Donation

Colette Richarme – Musée Paul Valéry – Sète

Grands mâts à Sète, 1951, gouache

240 x 315 mm, Colette RIcharme © donation

Colette Richarme – Musée Paul Valéry – Sète

Janik au béret gris, 1947, huile sur toile

32,5 x 41 cm, Colette Richarme © Donation

Colette Richarme – Musée Paul Valéry – Sète

Les Journées Paul Valéry
10e édition
Sète

25-26-27 septembre 2020

Valéry
Poésie perdue, poésie retrouvée
Sous le haut-patronage de l’Académie française avec le partenariat des éditions FATA MORGANA
Consacrée à la poésie de Paul Valéry, cette 10e édition des Journées propose une redécouverte du poète dont l’œuvre passe souvent derrière la haute stature du penseur.

Les deux chefs-d’œuvre incontestables que sont La Jeune Parque, publiée en 1917, et Le Cimetière marin, dont nous célébrons le centenaire, sont loués avant tout pour leur perfection formelle. Associant le penseur et le « classique », la figure de Valéry correspond encore à la caricature du « poète de l’intellect », froid raisonneur qui s’efforce d’exercer son esprit à connaître « ce que peut un homme », dans le domaine de l’art comme dans les autres. Or l’écriture poétique chez Valéry, comme d’ailleurs sa réception, est toute traversée d’intermittences, fluctuations où la poésie se perd pour réapparaître comme une résurgence.

Retour au musée avec TOPOLINO

Depuis le 30 mai 2020, date de la réouverture du Musée après le premier confinement, l’artiste sétois Topolino a accompagné le retour des visiteurs à travers de nombreux dessins et aquarelles saisis sur  le vif dans les salles, ainsi que lors des différentes manifestations proposées au public.

Durant la deuxième fermeture des musées intervenue le 30 octobre, Topolino a continué de  représenter les actions proposées au public lors de rendez-vous vidéo quotidiens diffusés sur la  chaîne YouTube du Musée, telles que Regard sur une œuvre,  ou Regards en écho, qui a accueilli  plusieurs artistes invités à livrer leur propre regard sur une œuvre choisie par eux dans les collections, ou bien encore pour une Nuit des Musées autrement ... qui a réuni sur YouTube poètes, comédiens et  musiciens autour des collections.

L’œuvre collective réalisée par les visiteurs lors de la réouverture du Musée après le premier  confinement est présentée dans l’exposition. Sur une esquisse murale grand format de Topolino,  nombreux ont été ceux qui, de mai à septembre, ont exprimé avec des mots ou un dessin leur  ressenti pendant le confinement et lors de leur retour au Musée.

Topolino travaille sur le vif principalement à l’encre et à l’aquarelle, sans dessin préparatoire ni  repentir. Depuis le mois de mai, rien n’a échappé à son regard dans lequel se reflète toute l’activité du Musée au quotidien. Près de 80 aquarelles réalisées durant cette période ont été ici réunies..