LES SOIRÉES DU MUSÉE

CINÉ-MUSÉE

 

Dimanche 27 octobre à 15h

 « Dans la lumière de Matisse », réalisation Claude Vajda

Presque agencé comme un catalogue, tant les toiles de Matisse y sont nombreuses, ce film tente de retracer le parcours d’un peintre qui a cherché, toute sa vie, à rendre son impression d’émerveillement face à la réalité. Les images des lieux où il a séjourné (Collioure, Tanger, Paris…) sont accompagnés par des textes de l’artiste, dont on voit aussi, en archives filmées, la rapidité d’exécution.

Abandonnant ses études de droit, Matisse (1869-1954) s’oriente vers la peinture et part l’étudier à Paris en 1896. Les premières « fenêtres ouvertes », peintes à Collioure (1905), marquent un tournant décisif : sortir du narratif pour entrer dans l’embrasement de la couleur, conçue comme élément de la pensée picturale et non comme figuration du réel (La Musique et la Danse, 1909). Essentiels, les motifs décoratifs engendrent plusieurs phases : inscription de grande ampleur (Atelier rouge, 1911), puis épuration proche de l’abstraction (Vue de Notre-Dame, 1914), et retour à l’ornemental (Odalisque au pantalon turc, 1925). Cette synthèse plastique se condense dans les gouaches découpées des années 1940, où le peintre âgé redécouvre une joie d’enfant, et s’illumine dans le vitrail de la chapelle de Vence.

(Christine Rheys)

Dimanche 17 novembre à 15h

 « Supports-Surfaces, 68-98, histoire de peintres », réalisation Annie Chevallay

« Il était une fois… Supports-Surfaces, un moment de l’histoire de la peinture française dans la deuxième partie du XXe siècle raconté par certains qui en furent les acteurs », disent en préambule les réalisateurs. Le choix de montrer les aspects vivants d’un mouvement très théorisé amène Arnal, Bioulès, Cane, Dezeuze, Dolla, Pagès, Pincemin, Saytour, Sollers et Viallat à croiser leurs témoignages.

Supports-Surfaces est issu de rencontres décisives entre des artistes qui désiraient questionner la peinture, depuis la pulsation de peindre jusqu’à la destinée du tableau dans le circuit marchand. Ils utilisent la surface non plus pour traduire un rapport au monde, mais pour trouver une syntaxe de la peinture : tableau = matériau souple + matériau dur avec effet de tension. Né spontanément vers 1967, chaque artiste définissant une recherche (Dezeuze et le châssis, Saytour et le quadrillage, Bioulès et la couleur, etc.), le mouvement se révèle à lui-même lors de l’exposition à Coarrazé (1969) et devient « officiel » à l’Arc en 1970. La création de Peinture/Cahiers théoriques, revue parisienne liée surtout à Devade et à Cane, va miner la cohésion tacite du groupe, jusqu’à son implosion, en 1971.

(Christine Rheys)

Dimanche 8 décembre à 15h

 « Un été à la Garoupe », réalisation François Lévy-Kuentz

C’est l’histoire d’une bande de copains qui se retrouvent dans le sud de la France pour passer leurs vacances au bon air. Le synopsis de ce documentaire tient en une phrase. À un détail près : il ne s’agit pas de n’importe quels copains… En cet été 1937, le déjà célèbre Pablo Picasso et sa compagne d’alors, Dora Maar, attendent à la pension Vastes Horizons, un lieu qu’ils affectionnent tout particulièrement dans le petit village de Mougins, sur les hauteurs d’Antibes, leurs amis proches. Rien que du beau monde de la sphère artistique : Paul Éluard et sa femme Nusch, Lee Miller et le collectionneur critique d’art Roland Penrose, Man Ray et sa nouvelle amie, Ady Fidelin. Au travers de la voix du comédien Jean-Marc Barr, ce dernier donne le ton au film : « Il ne s’agit pas ici de vous raconter ma vie, mais d’évoquer ces quelques semaines fertiles en quête de plaisir, de liberté et de création ; […] comment ne pas se rappeler de ce passé, de l’insolence de ce bonheur d’été ? Pendant les trois ans qui ont précédé la guerre, nous nous étions retrouvés dans le Sud, réunis comme une famille heureuse ; peut-être était-ce pour conjurer le sort d’un avenir incertain. […] Mougins était perché dans la colline, on y circulait encore à dos d’âne dans les odeurs de pin et d’olivier. […] J’avais avec moi une nouvelle pellicule couleur. Kodak m’en avait donné toute une provision pour voir ce que je pourrais faire. J’allais filmer dans la lumière du Midi, l’amitié et la passion pour l’art qui nous liait les uns aux autres. » 
Les magnifiques images de Man Ray, mais aussi celles de Dora Maar et Lee Miller, autres photographes de talent, servent ainsi de fil conducteur au documentaire, passionnant, lui aussi, de François Lévy-Kuentz. Intitulé Un été à la Garoupe, du nom de la plage où ils se rendent ensemble chaque matin, le film revient sur l’insouciance d’un été, où s’entremêlent baignades, pique-niques, déjeuners, libertinage et, surtout, création. Mais pas seulement. Entre deux images, la narration, servie par Céline Sallette, raconte les rencontres entre les uns et les autres, leurs parcours respectifs, leurs passions et leurs obsessions. Picasso dont l’unique sujet est alors Dora ; Dora qui ne se remettra jamais de sa passion dévorante pour le maître ; Man et Paul qui composent à quatre mains un livre de poèmes et photos en hommage à Nusch ; Lee qui, autrefois mannequin, va devenir reporter de guerre et révéler l’horreur des camps…
Le conflit mondial se chargera de les séparer. Reste, immortalisée sur la pellicule le temps d’un été, l’amitié de quatre couples réunis par leur amour de l’art.

Entrée Libre  – Dans la limite des places disponibles.

 

Les Journées Paul Valéry
10e édition
Sète

25-26-27 septembre 2020

Valéry
Poésie perdue, poésie retrouvée
Sous le haut-patronage de l’Académie française avec le partenariat des éditions FATA MORGANA
Consacrée à la poésie de Paul Valéry, cette 10e édition des Journées propose une redécouverte du poète dont l’œuvre passe souvent derrière la haute stature du penseur.

Les deux chefs-d’œuvre incontestables que sont La Jeune Parque, publiée en 1917, et Le Cimetière marin, dont nous célébrons le centenaire, sont loués avant tout pour leur perfection formelle. Associant le penseur et le « classique », la figure de Valéry correspond encore à la caricature du « poète de l’intellect », froid raisonneur qui s’efforce d’exercer son esprit à connaître « ce que peut un homme », dans le domaine de l’art comme dans les autres. Or l’écriture poétique chez Valéry, comme d’ailleurs sa réception, est toute traversée d’intermittences, fluctuations où la poésie se perd pour réapparaître comme une résurgence.

Retour au musée avec TOPOLINO

Depuis le 30 mai 2020, date de la réouverture du Musée après le premier confinement, l’artiste sétois Topolino a accompagné le retour des visiteurs à travers de nombreux dessins et aquarelles saisis sur  le vif dans les salles, ainsi que lors des différentes manifestations proposées au public.

Durant la deuxième fermeture des musées intervenue le 30 octobre, Topolino a continué de  représenter les actions proposées au public lors de rendez-vous vidéo quotidiens diffusés sur la  chaîne YouTube du Musée, telles que Regard sur une œuvre,  ou Regards en écho, qui a accueilli  plusieurs artistes invités à livrer leur propre regard sur une œuvre choisie par eux dans les collections, ou bien encore pour une Nuit des Musées autrement ... qui a réuni sur YouTube poètes, comédiens et  musiciens autour des collections.

L’œuvre collective réalisée par les visiteurs lors de la réouverture du Musée après le premier  confinement est présentée dans l’exposition. Sur une esquisse murale grand format de Topolino,  nombreux ont été ceux qui, de mai à septembre, ont exprimé avec des mots ou un dessin leur  ressenti pendant le confinement et lors de leur retour au Musée.

Topolino travaille sur le vif principalement à l’encre et à l’aquarelle, sans dessin préparatoire ni  repentir. Depuis le mois de mai, rien n’a échappé à son regard dans lequel se reflète toute l’activité du Musée au quotidien. Près de 80 aquarelles réalisées durant cette période ont été ici réunies..