Agnès VARDA
Y’a pas que la mer
3 Décembre 2011 – 22 Avril 2012
Fondamentalement attachée à la ville de Sète, où elle a été réfugiée pendant la guerre avec sa mère et ses 4 frères et sœurs, Agnès Varda ne garde de ces années-là que des souvenirs heureux de vacances et d’insouciance.
Après avoir quitté Sète pour s’installer à Paris et y passer son baccalauréat, elle y revient fidèlement pendant 10 années, de juin à octobre, à l’occasion des vacances scolaires. Elle y rencontre alors des pêcheurs, des amis qui lui donnent l’idée de réaliser en 1954 son premier film La Pointe courte.
C’est donc tout naturellement que 56 années plus tard, elle répond à l’invitation du Musée Paul Valéry afin de présenter Y’A PAS QUE LA MER, une exposition qui dévoile une facette moins connue de son univers de cinéaste, photographe et plasticienne.
Si la mer (Les Veuves de Noirmoutier ou encore Les Plages d’Agnès) apparaît comme thème prépondérant dans le travail d’Agnès Varda, d’autres aspects, moins connus, comme celui de la terre, sont à cette occasion abordés.
Majoritairement composée d’installations, l’exposition s’emploie à mettre en évidence une préoccupation majeure : celle de la mise en relation et de la confrontation dans l’espace de l’image fixe et de l’image mobile. En témoignent notamment Les Portraits à volets vidéo, installations créées pour cette exposition et proposant plusieurs triptyques faisant dialoguer photographie et vidéo.
Sont également présentées des œuvres telles que Patatutopia, La Cheminée Patate (photographie dont le format du tirage est fonction du lieu) ou encore Le Tombeau de Zgougou, installation réalisée en hommage au chat de la famille Demy/Varda, et présentée de façon inédite à l’extérieur du musée dans une cabane élaborée pour l’occasion.
Dépôt de la cabane de pêcheur, 2010
Installation
D’autres installations, telles qu’Ulysse ou encore La Terrasse du Corbusier donnent quant à elles à voir des photographies prises à un instant T autour desquelles viennent se greffer une fiction filmée, fantasmée par l’artiste. En effet, de même qu’Agnès Varda s’est souvenue 28 ans plus tard d’une photographie intitulée Ulysse réalisée en 1954 pour en faire un film en 1982, elle s’empare d’une photographie sur la terrasse de la Cité Radieuse du Corbusier prise en 1956 à l’occasion d’un reportage ; intriguée par cette photographie et se demandant qui sont les personnes qui y figurent, elle imagine un scénario et réalise un film.
Des photographies / autoportraits sont également présentés parmi lesquelles figurent notamment un Autoportrait morcelé à multiples facettes, auto-regard de l’artiste sur plusieurs petits miroir.
Cette exposition, fruit de la synthèse de la carrière d’Agnès Varda, réunit tout autant l’univers cinématographique que photographique de l’artiste.
Invitée dans un musée qui surplombe la mer et moi même encline à filmer et photographier les plages et les bords de mer, il m a fallu réagir.
Y’ A PAS QUE LA MER
J’aime les arbres et les vaches et les villes et les gens qui circulent et les visages et les marchés en plein air et les patates. Ah les patates, les patates en forme de cœur quels beaux modèles, quel beau sujet.
Le parcours que je propose est contradictoire et complémentaire. Photographie et cinéma, portraits immobiles à côté d images mouvantes. Des veuves qui nous parlent à voix basse et le cri d’une baleine en colère parce que le monde va mal.
Un cagibi en pagaille et une photographie composée avec soin par le hasard ou par moi).
Des murs anciens, craquelés et nuancés et des ustensiles en plastique aux couleurs violentes d’aujourd’hui.
La vie est variée, l’art est comme le vent.
Décrivez- moi le vent. Quel vent ?
Agnès Varda. Octobre 2011
Alice et les vaches blanches, 2011
Portrait à volets vidéo