CHABAUD
Fauve et expressionniste
15 juin – 28 octobre 2012
Par la réunion d’œuvres majeures, cette exposition, consacrée à l’œuvre d’Auguste Chabaud avant la Première guerre mondiale, s’attache à mettre en évidence l’écriture particulière d’un artiste dont l’esthétique, directe et âpre, procède tout autant du fauvisme que d’un expressionnisme affirmé par les peintres de Die Brücke.
Contraint, dès 1901, de quitter Paris (où il s’était installé deux ans plus tôt) au moment même où s’élaborait le fauvisme dans le groupe des anciens élèves de Gustave Moreau et dans celui de Chatou, Auguste Chabaud ne devait y revenir que près de six ans plus tard, fin 1906 – début 1907, précisément au moment où les fauves se dispersaient.
Dès lors, et jusqu’à sa mobilisation en 1914, il contribue à la vie artistique parisienne, expose au Salon des Indépendants, au Salon d’Automne, dans les galeries de Clovis Sagot et de Bernheim-Jeune, participe à la première exposition de l’Armory Show à New-York, retient l’attention de grands collectionneurs tels que Charles Malpel, Morosov, Joseph Muller, John Quinn, …
Agé de 17 ans lors de sa première installation à Paris, et de 25 ans lors de son retour dans la capitale après son service militaire en Tunisie, Chabaud va construire, durant les années précédant la Première guerre auxquelles est consacrée l’exposition, une œuvre d’une puissante expressivité, intégrant à la fois les préoccupations contemporaines des fauves et celles qui, dans le nord de l’Europe, animent les expressionnistes.
Particulièrement sensible dans les œuvres parisiennes (Yvette, 1907 ; Belle de nuit, 1907 ; Grand nu aux bottines, c. 1907 ; Chez Maxim’s, 1907-1908 ; Au Rat Mort, c. 1907 ; French cancan, 1907 ; Orchestre tzigane, 1907, Hôtel-Hôtel, 1907-1908 ; Clown à Médrano, 1907-1908…) puisant essentiellement leurs sujets dans le monde de la nuit, des boulevards, des cafés-concert, qui demeurent les plus connues dans la production du peintre, ce vocabulaire plastique cru, virulent, procédant d’un certain dépouillement, l’est également dans les œuvres réalisées à la même période lors des nombreux séjours dans sa famille, dans la région de Graveson, à proximité d’Avignon (Bord de mer, 1906-1907 ; La Route des Baux, 1906-1907 ; Paysage à la route blanche, c. 1908 ; La Gitane, c. 1908 ; Femme et enfant, c. 1909…).
L’exposition invite également à la confrontation de cette double thématique dans les premières années du XXe siècle. Car, qu’il s’agisse des personnages des nuits parisiennes issus d’un monde cher à Lautrec ou des silhouettes d’un monde rural s’activant autour du mas familial, des rues de Paris violemment éclairées par des enseignes lumineuses ou des paysages provençaux arides traversés de routes blanches, la couleur vive et dense, le trait épais et appuyé, les perspectives mises à plat procèdent d’une implication directe dans les avant-gardes, auprès des fauves et des expressionnistes qui n’hésitent pas à l’accueillir parmi eux.
143 œuvres sont réunies, dont 108 peintures et 43 œuvres sur papier provenant de nombreuses collections publiques (Musée National d’Art Moderne Centre Georges Pompidou, Paris ; Musée du Petit Palais, Genève ; Museum Von Der Heydt, Wuppertal, Musée Calvet, Avignon ; Musée Cantini, Marseille ; Musée Ziem, Martigues ; Musée de L’Annonciade, Saint-Tropez ; Musée d’Art Modernes, Troyes…) et privées ( Allemagne, Luxembourg, Suisse, France, Fondation Regards de Provence Marseille).
Catalogue de l’exposition
Auteur : Maïthé Vallès-Bled
Avec une contribution d’Itzhac Goldberg
300 pages, plus de 200 illustrations.
Editions Au fil du temps