Robert COMBAS

chante Sète et Georges Brassens

8 octobre – 31 décembre 2021

L'Art aborigène

Dans le cadre du centenaire Georges Brassens, le Musée Paul Valéry accueille Robert Combas chante Sète et Georges Brassens du 8 octobre au 31 décembre 2021. Une exposition-événement qui réunit une quarantaine d’oeuvres sur Sète et Georges Brassens peintes par Robert Combas.

L’ensemble se compose d’une sélection de tableaux réalisés pour un premier hommage à Georges Brassens rendu en 1992 à Sète et intitulé La Mauvaise Réputation, d’une série de neuf portraits inédits du poète-chanteur peints en 2021 ainsi que des toiles qui ont Sète pour théâtre et sont unies par un fil autobiographique. Le catalogue qui accompagne l’exposition rassemble toutes les œuvres de Robert Combas sur Georges Brassens, les neuf portraits inédits illustrent le livret et le coffret de l’intégrale de Brassens.

Robert Combas, artiste peintre Sétois de renommée mondiale, cofondateur de la figuration libre avec Hervé Di Rosa, réinterprète graphiquement le répertoire de Georges Brassens. Par sa peinture impertinente et débordante, il partage ici l’esprit libertaire du poète, son anarchisme revendiqué et son langage fleuri à travers une œuvre unique.

Le visiteur retrouvera les chansons tableaux de Pauvre Martin, Le Gorille, Fernande, Brave Margot, Le Petit Cheval blanc ou encore Auprès de mon arbre, Dans l’eau de la claire fontaine, Les bancs publics.

Déjà en 1992, Robert Combas donnait le ton :

Moi, j’ai voulu faire comme ses mots de jeux, être irrespectueux un peu pour le faire vivre beaucoup et non pas le hisser sur un pied d’Estale d’où il se casserait la gueule et on s’apercevrait que ce n’était que du plâtre et que les pieds destaleurs étaient des tricheurs, comme ces bustes classiques qu’on trouve dans les magasins de souvenirs. La plupart des dessins ou sculptures de Brassens que j’ai vus étaient figés comme si on voulait le statufier, le ligoter sans vie. Je préférerais faire 100 portraits de lui en couleur avec les moustaches vertes ou orange s’il le faut, pour le rendre humain, pour lui redonner son rythme tranquille, inimitable. J’espère que je serai compris dans mon essai de compréhension de l’œuvre d’un champion de la chanson et d’un immense pourfendeur des cons.

Associer Sète et Brassens, c’est aussi un parcours où la peinture trouve à dialoguer avec la musique et la poésie. Robert Combas est lui-même l’auteur des textes qui accompagnent généralement ses œuvres. Michel Onfray dit porter « ses proses poétiques en haute estime » :

Robert Combas porte lui aussi une vision du monde libertaire. La plupart du temps, on a tort de négliger les cartons qui accompagnent ses œuvres car ce sont d’authentiques poèmes eux aussi. Michel Onfray, extrait texte « Le désir, l’entropie & la mort », in cat. d’exposition Robert Combas chante Sète et Georges Brassens.

Robert Combas apprécie la dimension universelle et poétique des chansons de Georges Brassens, la qualité d’engendrer l’émotion, la vitalité, la liberté. La légende qui accompagne Les Amoureux des bancs publics en est le plus bel exemple :

Les gens qui sont un peu myopes pensent que les bancs publics qu’on voit dans les jardins ne sont usés que par les inadaptés, les vieux, les nains et les fêlés, mais ce n’est pas la vérité car ce qu’on voit surtout c’est des jeunes gens amoureux enlacés. Ils jouent au jeu de la barbichette : “laisse-moi tenir ta quiquette”. Ils sont souvent moins excités, mais ils ne pensent qu’à s’aimer. Il leur arrive aussi de rêver qu’ils sont dans une chambre à coucher allongés décontractés, ils parlent tous les deux de leur vie et de leur futur bébé. Quand les bigots du coin, la queue entre les pieds passent tout près d’un de ces couples enlacés, ils les traitent illico de tous les gros mots alors que toute cette bande familiale, à coup sûr voudrait en secret se comporter comme ce couple soi-disant dévergondé.

Quand le temps aura passé, quand les rêves auront défilé, quand ils auront connu la rupture, ils se rappelleront émus que c’est dans un jardin, dans une rue, sur un de ces bancs simples, qu’ils ont connu les meilleurs moments de leur jeunesse qui a foutu le camp.

Mais pour Robert Combas, Brassens est aussi « poète, anarchiste bordéleur » :

J’adore les gaillards qui se découvrent et qui font sortir leur cœur. Et c’est avec « La claire fontaine » qu’on découvre un Brassens « chair de poule », on ressent un peu comme quand on écoute La mer ou Hey Jude. Et puis y’a le Brassens poète, anarchiste bordéleur qui parle toujours de sexe, mais c’est toujours de bon cœur.

Associer Sète à cet hommage est une évidence car dans Sète il y a Georges Brassens et dans Georges Brassens il y la poésie, la liberté, l’esprit de contradiction, l’humour décalé et parfois grossier parfaitement assumé des Sétois :

À Sète, il y a une manière de parler qui est vraiment particulière, un argot dur, qu’on ne retrouve nulle part ailleurs, et c’est cette manière-là que j’ai retranscrite dans ma peinture.

Robert Combas chante Sète

Robert Combas est né à Lyon, par « accident de travail » dit-il, (son père étant parti de Sète pour travailler à Lyon), il y retourne lorsqu’il a 4 ans. Il y passe son enfance et son adolescence. Il rentre à 9 ans aux Beaux arts de Sète dirigé par Madame Eliane Manciet. Il crée à Sète le groupe de rock alternatif les démodés avec Ketty Brindel et Richard Di Rosa et la Figuration libre avec Hervé Di Rosa

Pour Brassens comme pour Combas, Sète est aussi la ville qu’il a bien fallu quitter un jour pour monter à Paris et « faire sa vie ». Mais, dans cet arrachement, l’un et l’autre ont trouvé l’occasion de mesurer combien les premières expériences vécues à Sète ont façonné leur sensibilité et leur rapport au monde :

Parmi les choses qui nous relient Georges et moi y’a surtout le problème Sète : moi j’ai pris conscience dans ma création de mon côté sétois, méditerranéen à Paris, en voyant les devantures écrites avec les mots de tous les pays, je me sentais plus une identité loin de Sète. Brassens a eu des maisons en Normandie ou en Bretagne mais n’a jamais quitté Sète dans son cœur et il l’a beaucoup chantée. Je crois que c’est l’amour-haine peut-être, une passion. C’est cet exil volontaire à tous les deux qui a permis l’éclosion de la Création.

Sont exposés aussi certains tableaux réalisés en 2000 pour l’exposition « Maï Aqui » présentée au Musée Paul Valéry. Ils ont Sète pour théâtre et sont unis par un fil autobiographique.

Le Môle de Sète (2000) ou encore Le Pont de la gare (qui en cache un autre), Le tuage du lapin, une toile inédite Les voici les voilà les dauphins Sétois (2000), et un tableau de 1984 Jumelage Sète Marseille complèteront cet ensemble d’hommage à la Sète.

L’Autiste dans la forêt de fleurs est le tableau fétiche de l’artiste. Il figure un autoportrait symbolisant la force et la fragilité de l’artiste dans sa création. Il fait écho à Auprès de mon arbre la chanson autoportrait de Brassens.

Les Journées Paul Valéry
10e édition
Sète

25-26-27 septembre 2020

Valéry
Poésie perdue, poésie retrouvée
Sous le haut-patronage de l’Académie française avec le partenariat des éditions FATA MORGANA
Consacrée à la poésie de Paul Valéry, cette 10e édition des Journées propose une redécouverte du poète dont l’œuvre passe souvent derrière la haute stature du penseur.

Les deux chefs-d’œuvre incontestables que sont La Jeune Parque, publiée en 1917, et Le Cimetière marin, dont nous célébrons le centenaire, sont loués avant tout pour leur perfection formelle. Associant le penseur et le « classique », la figure de Valéry correspond encore à la caricature du « poète de l’intellect », froid raisonneur qui s’efforce d’exercer son esprit à connaître « ce que peut un homme », dans le domaine de l’art comme dans les autres. Or l’écriture poétique chez Valéry, comme d’ailleurs sa réception, est toute traversée d’intermittences, fluctuations où la poésie se perd pour réapparaître comme une résurgence.

Retour au musée avec TOPOLINO

Depuis le 30 mai 2020, date de la réouverture du Musée après le premier confinement, l’artiste sétois Topolino a accompagné le retour des visiteurs à travers de nombreux dessins et aquarelles saisis sur  le vif dans les salles, ainsi que lors des différentes manifestations proposées au public.

Durant la deuxième fermeture des musées intervenue le 30 octobre, Topolino a continué de  représenter les actions proposées au public lors de rendez-vous vidéo quotidiens diffusés sur la  chaîne YouTube du Musée, telles que Regard sur une œuvre,  ou Regards en écho, qui a accueilli  plusieurs artistes invités à livrer leur propre regard sur une œuvre choisie par eux dans les collections, ou bien encore pour une Nuit des Musées autrement ... qui a réuni sur YouTube poètes, comédiens et  musiciens autour des collections.

L’œuvre collective réalisée par les visiteurs lors de la réouverture du Musée après le premier  confinement est présentée dans l’exposition. Sur une esquisse murale grand format de Topolino,  nombreux ont été ceux qui, de mai à septembre, ont exprimé avec des mots ou un dessin leur  ressenti pendant le confinement et lors de leur retour au Musée.

Topolino travaille sur le vif principalement à l’encre et à l’aquarelle, sans dessin préparatoire ni  repentir. Depuis le mois de mai, rien n’a échappé à son regard dans lequel se reflète toute l’activité du Musée au quotidien. Près de 80 aquarelles réalisées durant cette période ont été ici réunies..