François Boisrond
Une rétrospective
25 juin – 6 novembre 2022
l’oeuvre du peintre François Boisrond depuis ses débuts comme acteur de la « figuration
libre » jusqu’à nos jours avec la présentation d’oeuvres récentes et inédites.
Faire retour sur le travail de François Boisrond, c’est parcourir dans le sens de la
chronologie la vie d’un peintre, qui, par ses propres travaux autant que par ses années
d’enseignement à l’École des beaux-arts de Paris (1999-2021), a apporté une
contribution importante au regain de vitalité qu’a connu la peinture sur la scène
française contemporaine depuis les années 1980.
Pour cette rétrospective, plus d’une centaine d’oeuvres (114) ont été sélectionnées. Elles
proviennent d’importantes collections publiques (Centre Georges Pompidou –MNAM,
CNAP, le musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Musée des beaux-arts de Rennes,
Musée Picasso Antibes, les Abattoirs -Toulouse, Musée d’Art de Toulon, le MAMAC), de
galeries et de collectionneurs privés français et européens.
Fasciné par les univers de la bande dessinée, du cinéma et de la télévision, François
Boisrond revendique une certaine simplicité iconographique. A ses débuts, il utilise aussi
bien la toile que le carton ou le papier journal et exploite les couleurs industrielles ainsi
que l’acrylique. Il intégrera la peinture à l’huile à partir à la fin des années 1990. Il puise
ses sujets dans une mythologie personnelle où l’atelier, la maison, la rue, les objets du
quotidien, ses proches, les lieux de vie occupent une place privilégiée. Sa recherche est
en plein accord avec le choix d’une forme de naturalisme, devenue au fil des années
de plus en plus exigeante. Les nouveaux outils sont pour lui une aide à l’observation fine
du réel à laquelle il aspire. Fils de cinéaste, il est passé du polaroïd, à la photographie
numérique (1999) et enfin à la caméra HD avec laquelle il en est venu à filmer ses
modèles. Le numérique est devenu un outil essentiel dans la phase préparatoire, aussi
bien pour l’analyse de la lumière que pour la composition. Il en aime également en
rendre la texture.
François Boisrond cherche à peindre en toute connaissance de cause. À la question de
la technique, il associe celle de la tradition dans la mesure où les oeuvres des maîtres
anciens sont devenues pour lui un trésor d’expérience et un sujet d’admiration, qui lui
permettent de rendre justice au réel, autrement dit de poser la question de la justesse
dans le rapport du peintre aux êtres, aux choses et aux sentiments. Mais surtout, de la
figuration libre jusqu’aux derniers développements de son oeuvre, plusieurs constantes se
dessinent : le besoin vital de parler de soi par la peinture, la conviction qu’elle est une
longue initiation pour le peintre, mais surtout que le partage initié par le peintre a une
fonction de consolation pour le spectateur.
COMMISSARIAT
Stéphane Tarroux,
conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée Paul Valéry